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Jo, Coeur de Louve
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pirate'sisland

 

20 juillet 2007

IV. La danse

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 Image: Free4UWallpapers

 

 

Partie IV  La danse

 

Au bout d’un moment, il me sembla que les fins pétales au cœur de la rose avaient bougé imperceptiblement,  à peine un léger tremblement.  Puis…  il y eut comme une explosion d’étoiles, à la vitesse de l’éclair un trait de lumière brillant de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel s’éleva comme une fusée vers le ciel.  Très haut.  De plus en plus haut.  Et puis se sépara en deux pour retomber à la vitesse de l’éclair en virevoltant.  Elle n’était pas seule. Elle avait un compagnon.  Là, sous mes yeux, magnifiquement, divinement...  ils dansaient.  De leurs ailes s’échappait une fine poussière d’étoile de toutes les couleurs.  Ils étaient superbes.  Elle brillait de sa propre lumière, telle une étoile filante.  Elle dessinait des arabesques, une farandole de couleurs dans le ciel,  qui commençait à prendre ses teintes matinales.  La poudre scintillante se déposait sur les pétales des fleurs en millions de perles de rosées au teintes pastelles.  Son compagnon tournoyait autour d’elle tantôt légèrement, tantôt tellement vite qu’on ne pouvait voir de sa danse qu’un halo doré qui semblait l’entourer et bouger autour d’elle…  Le spectacle était à couper le souffle.  J’étais hypnotisée, envoûtée par la magnificence de leur ballet.  Mon cœur, gonflé d’émotion, s’était sûrement arrêté  de battre durant un instant.  J’avais des larmes plein les yeux.  Alors mon regard s’était porté sur le champs de fleurs…

Sur chacune d’elles était assis côte à côte, deux minuscules petits êtres.  Il y en avait des centaines,  tous semblables,  à quelques différences près. Chacun portait la couleur de la fleur sur laquelle il était.  Je me frottai les yeux comme pour m’assurer que ce que je voyais n’était pas un effet optique étrange causé par l’émotion qui embrouillait ma vue.  Je contemplais la scène, estomaquée.  Tous les yeux étaient tournés vers elle, vers eux.  Comme moi, ils admiraient éblouis et en silence, le spectacle prodigieux qui se déroulait devant leur yeux.  Je remarquai qu’ils n’avaient pas sur le dos, les mêmes petites ailes transparentes que mes merveilleux danseurs.  Je compris que ces derniers devaient être en quelque sorte les monarques de ce petit monde féerique.  Après tout, la rose n’était-elle pas la reine des fleurs?

Puis, mon regard s’était tourné vers le couple magique et tout le reste avait disparu.  Je ne voyais plus qu’eux, leur danse extraordinaire qui avait atteint peu à peu, en tourbillons successifs, un rythme effréné, puis s’était tout à coup arrêtée net.  Ils étaient à présent enlacés tendrement chacun perdu dans le regard de l’autre.  Un lumière dorée qui semblait émaner d’eux les entourait.  Ils brillaient.  Le monde autour d’eux s’était arrêté.  Pendant un court instant, même les oiseaux dans les arbres avaient cessé leur chant, même la brise du matin s’était retenue de souffler.   Le silence de cet instant magique était absolu,  l’émotion palpable.  Leur amour,  encore plus émouvant à voir que le plus grandiose des spectacles sublimait toutes choses tant il était pur,  tant ils étaient beaux.  J’avais la gorge serrée et les yeux brûlants de larmes et d’émotion.  À regret,  il se détacha lentement d’elle, lui donna un tendre baiser puis s’éloigna.  Au bout d'un moment, il s’arrêta.  Se retournant, il lui fit un petit signe de la main avant de disparaître dans l’horizon rosé.  Elle lui répondit d’un baiser qu’elle lui souffla dans une envolée d’étoiles du creux de sa main.

Sans trop en comprendre exactement la raison, mon cœur était gonflé de joie,  j’étais sous le charme d’un magnifique enchantement dont je ne voulais plus sortir.  Bien différent du joug stérile que j’avais connu chez les licornes, ici, c’était comme si je touchais du doigt, le Paradis.  Mon esprit au lieu de s’alourdir de sommeil devenait vif et curieux,  je voulais tout voir, tout comprendre.  Mes pensées débordaient de créativité.  J’éprouvais le besoin de me surpasser.  Je ressentais un rare bien-être,  une sorte de béatitude.  J’avais une foi nouvelle et inébranlable en la Vie.  Une sensation que je n’avais jamais éprouvée avant.

J’en étais là de mes réflexions quand je la vis soudain,  comme la veille,  elle voletait à quelques centimètres de mon nez.  Mais cette fois, elle ne souriait pas, elle fronçait ses petits sourcils et me regardait d’un air interrogateur.  Je risquai quelques mots :

- Bonjour petite fée.  Dites-moi,  est-tu la reine des fleurs?

- Nous sommes des Elfes,  avait-elle répondu de sa petite voix chantante, claire comme le cristal.  Nous sommes les gardiens des fleurs.  Le peuple des Elfes m’a choisie comme souveraine.  Mon devoir est de veiller sur ma rose et de la protéger.  Bonjour.

- Ah! Je vois.   Mais tu la protèges contre quoi,  au juste?

Comiquement, elle avait pris un air renfrogné,  puis avait mis ses deux petits poings sur ses hanches pour rétorquer :

- Mais contre vous!  Les humains!  Vous êtes méchants.

- Mais non …

- Mais si,  les humains sont méchants et maladroits !

Elle avait enlevé son arc de son épaule et j'eus une seconde d'appréhension.

- Mais pourquoi dis-tu ça petite Elfe?

- Mais parce qu’ils cueillent les roses, voyons!   

Elle avait dit cette dernière phrase d’un air exaspéré, en haussant les épaules et en levant les yeux au ciel.  Comme s’il était impensable de ne pas être au courant de ce simple état de choses.  Je la trouvais adorable.

- Oui c’est vrai, lui répondis-je, les humains sont parfois bien maladroits et ils oublient les choses importantes.  Tu as raison,  petite Elfe,  il ne faut pas cueillir les roses.  Les roses sont faites pour être admirées et on doit respirer leur parfum sans chercher à se les approprier et sans vouloir les arracher de leur terre.  Heureusement,  les humains, à l'image des fleurs,  ne sont pas tous les mêmes.

Elle me fixa un long moment,  puis sans plus parler, me fit un bref sourire, remis son arc en bandoulière et s’en fut rapide comme l’éclair retrouver son abri, au cœur de la rose.  Lorsque je tournai les yeux vers le champs,  je vis que les petits êtres  avaient déserté leurs fleurs.  Tous,  ils avaient disparus.
 
- « Brou… brou…  » Fit le Grand Duc me rappelant que l’heure du départ avait sonné.

Je revins le lendemain et encore le jour d’après assister au spectacle.  Le troisième jour,  j’attendis longtemps que vienne l’éruption de lumière du cœur de la rose.  Mais rien ne se passa.   Je m'approchai un plus près et je la vis assise sur un des pétales de la fleur.  Le visage enfoui dans ses petites mains,  elle pleurait.

 

 

Suite... (Partie V: La flèche)




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